Carole Azuar, Neurologue et chercheuse en neurosciences

CHU de la Salpêtrière et Institut de la mémoire - Durée : 11mn

"« Que se passe-t-il pour la victime au moment de l’agression et après ? » : les impacts du stress aigu et du stress chronique.

Docteur Muriel SALMONA

Les conséquences psychotraumatiques des violences


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Cyberviolence conjugale
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JUGER DES VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES DANS LE PRETOIRE

un documentaire de Catherine Guilyardi et Guillaume Baldy

 

http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-champ-libre-24-%C2%AB-juger-des-violences-psychologiques-dans-le-pretoire-%C2%BB-2013-0


 

"Il ne faut pas attendre que la victime se suicide"

Par Estelle Saget, publié le 14/05/2013, Lexpress.fr

 

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, appelle dans un documentaire diffusé ce mardi après-midi sur France Culture à une application plus systématique de la loi qui punit le harcèlement dans le couple. Un pas de plus dans la dénonciation des pervers narcissiques. Les tribunaux ne doivent plus hésiter à condamner sévèrement les violences psychologiques au sein du couple. C'est, en substance, la position exprimée par la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, dans un documentaire qui sera diffusé cet après-midi sur France Culture. Ce délit est inscrit dans le code pénal et puni par une loi spécifique, votée en 2010. Celle-ci prévoit jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende. Mais la ministre constate que la justice reste trop frileuse. "Il semblerait que les quelques cas dans lesquels les tribunaux ont fini par reconnaître les violences psychologiques sont ceux dans lesquels la victime a fini par se suicider, et où on démontre qu'elle s'est suicidée parce qu'elle était sous l'emprise de ces violences, affirme-t-elle. Donc le message à passer, c'est que ce serait bien de ne pas attendre que la victime se suicide". Elle fait référence, dans cette déclaration, au phénomène d'emprise exercé sur leur conjoint par des personnalités manipulatrices, mieux connues sous le nom de pervers narcissiques. Par des mécanismes aujourd'hui bien identifiés, ces personnes exercent sur leurs victimes des violences morales qui les détruisent psychologiquement et peuvent les pousser jusqu'au suicide. Le documentaire de Catherine Guilyardi et Guillaume Baldy, Juger des violences invisibles dans le prétoire, décrit pour la première fois l'action de la justice sur ce terrain sensible. Il est diffusé le 14 mai à 17h dans l'émission Sur les docks. Des agressions sans témoin. La ministre se dit aussi consciente des difficultés que les magistrats rencontrent depuis deux ans pour appliquer le texte et obtenir la condamnation des hommes - ou des femmes - qui exercent des violences psychologiques sur leur conjoint. Les humiliations, le dénigrement ou les menaces de mort ne laissent pas de trace, contrairement aux coups. Et ces agressions se produisent généralement en tête à tête, sans témoin. "Le harcèlement moral était déjà très difficile à prouver dans le cadre professionnel [au bureau], déclare Najat Vallaud-Belkacem. Ca risque de l'être encore plus dans les relations de couple, qui se développent le plus souvent à l'abri des regards extérieurs et en l'absence de témoin objectif". Mais la ministre appelle les magistrats à plus de volontarisme. "Il y a quand même une question de sensibilisation à la gravité de ces violences psychologiques", dit-elle. " Concernant cette loi, adoptée à l'unanimité, il ne fait de doute pour personne que le législateur a voulu qu'on pousse plus loin sur la lutte contre les violences psychologiques, poursuit-elle. Les magistrats sont dans leur rôle quand ils disent le droit, mais ils doivent aussi se mettre en cohérence avec cet état d'esprit là. Peut-être faut-il les inciter à respecter le droit davantage dans l'esprit, et pas seulement à la lettre". Bientôt une révision de la loi? Najat Vaullaud-Belkacem ouvre même la voie à une future révision de la loi, comme cela s'est produit pour le harcèlement sexuel. "Aujourd'hui, les textes sont peut-être insuffisamment précis et il faudra peut-être revenir sur ce sujet", affirme-t-elle. Selon nos informations, rien n'est prévu cependant sur ce thème dans la loi cadre destinée à mieux protéger les femmes de leurs conjoints violents qui devrait être présentée en conseil des ministres d'ici la fin du mois de mai. Grâce au documentaire de France Culture (disponible en réécoute après sa diffusion), l'auditeur peut suivre toutes les étapes de ce parcours du combattant qui attend la victime décidée à porter plainte pour violence psychologique. Les auteurs se sont en effet rendus dans les locaux d'une unité spécialisée de la police, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), dans le bureau d'un juge aux affaires familiales, dans le cabinet d'un médecin légiste chargé de constater les "plaies de l'âme" et chez des avocats. Ils ont aussi donné la parole à deux frères, âgés de 31 et 36 ans. Leur mère s'est suicidée, ils attendent aujourd'hui de la justice qu'elle condamne leur beau-père pour violences ayant entraîné la mort. "C'est bien notre mère qui a décidé de mettre fin à ses jours, mais ce n'était pas un vrai choix", disent-ils avec une infinie pudeur.